Saison 2011/2012

DU 10 AU 15 AVRIL 2012 / CRÉATION - ADAPTATION

 

© Quentin Mornay

 
Avec
Olivier Boréel
Serge Cartellier
Jana Klein

Conseil artistique
Sophie Faria

Scénographie
Perrine Mornay

Lumière
Cyril Leclerc

Régie
Esther Silber

Administration
Groupe Duende
Collectif Impatience
 
En coréalisation avec Le Colombier, la Cie Maisencorepourquoipas / Collectif Impatience présente

HAPAX
Inspiré du journal de Witold Gombrowicz
Adaptation et mise en scène Perrine Mornay
 

NOTE D’INTENTION - par PERRINE MORNAY

 

GOMBROWICZ : UN HOMME INSOUMIS

On parle de Witold Gombrowicz comme d'un arrogant, appliqué à déplaire, d'un auteur dédaigneux de son époque, dont l'oeuvre est toujours prête a être découpée en sentence pour être utilisée dans des circonstances mondaines. C'est l'inverse chez lui qui m'attire. Witold Gombrowicz est un homme qui lutte. Il lutte contre son rôle d'homme de lettres, contre le sérieux de son époque, mais aussi contre lui-même, rompu à l'expérience de la critique. Il le fait avec dérision et sarcasme mais aussi avec pudeur. Sa philosophie, il ne l'exprime pas en termes savants. Ce n'est pas un homme de théorie. Sa pensée oblige à se déplacer et c'est pour cette raison qu'elle me paraît théâtrale.

« Ainsi, moi, je veux parler. Mais il me faut aussitôt avertir le lecteur : rien de tout ce que je dis n'est catégorique - tout est hypothétique... Tout. Oui, tout - et pourquoi le cacher ? - dépend de l'effet produit sur vous. Tel est le caractère qui détermine ma production littéraire. J'essaie divers rôles. » W.G

UNE HISTOIRE D’IDENTITÉS INSTABLES

Pris dans l’espace quasi claustrophobique du plateau, les acteurs regardent l’assemblée. Ce qui fait des acteurs des hommes publics: tout ici est montré. La naissance successive des «personnages», des images, se fait à vue. Les jeux de pouvoir sur le public sont assumés. Un des acteurs s’essaie à devenir le protagoniste, se trahit, se décompose, s’énerve. Il tente d’incarner une parole épiscopale sirupeuse, puis l’autorité d’un vieil intellectuel, et enfin le séducteur des dames du premier rang… Les situations interrogent la différence et le rapport entre ce que l’on voit et ce que l’on entend. Ce qui est charmant devient aveuglant : ceux qui regardent peuvent interroger leur propre fascination.

UN AXE DISTANCIÉ

Witold Gombrowicz nous autorise à ne pas le prendre au sérieux. Ce qui ne veut pas dire démentir ses propos, mais s'approprier fondamentalement le jeu qu'il nous propose de jouer : peu importe de jouer faux ou juste, l'essentiel étant de jouer. Jouer dans Hapax s'entend comme défaire les codes, être capable de mettre de la distance, de ne pas être sérieux et de s'amuser de soi-même.

UNE IMMATURITÉ AFFICHÉE

Toute l'oeuvre de Witold Gombrowicz est centrée autour d'une idée récurrente : reconnaître l'immaturité qui est la nôtre et s'échapper des définitions cloisonnées, des théories péremptoires sur l'art, la littérature et la vie. « Nous ne sommes en profondeur que de sempiternels blancs becs .» Cette conscience, à la fois destructrice et formatrice, attrape par la queue le désir de « beauté » pour le faire jouer avec l’informe, la honte, le laid. Encore et toujours dans Hapax, il s’agit d’accepter le jeu, et de ne pas vouloir se figer dans sa posture.

 

Une production de la Cie Maisencorepourquoipas / Collectif Impatience (production déléguée : Groupe Duende / Collectif Impatience). Avec l'aide à la production d'Arcadi. Avec le soutien du Festival 360, de l'APRC Port Royal des Champs, de l'Institut Polonais et de Ramdam - Sainte-Foy-lès-Lyon. Avec le soutien de RAViV (Réseau des Arts Vivants en Île-de-France), dans le cadre du projet Partage d'espace(s) de travail et de répétitions. En coréalisation avec Le Colombier (Bagnolet).

parcours public / autour de la création

 

SAMEDI 14 AVRIL À 17H

Réponse critique sur Hapax

Une proposition de Christophe Givois, metteur en scène et co-fondateur du Collectif Impatience.
Le Collectif Impatience a pour but de promouvoir les spectacles des 3 metteurs en scènes associés et de proposer des évènements communs. Chaque création est accompagnée de performances “critique”, sorte de réponse faîte au spectacle en cours.