Saison 2014/2015

DU 13 AU 18 JANVIER 2015 / Création de texte

Mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20h30 / Dimanche à 17h

Représentations scolaires les 15 et 16 janvier à 14h30 / À partir de 14 ans
 

© Élodie Ratsimbazafy

 
Avec
Hélène Avice
Boubacar Samb

Création Lumières
Marie-Hélène Pinon

Création sonore
Francine Ferrer

Collaboration artistique-régie son
Rodolphe Leroux

Écriture des corps
Philippe Ménard

Regard costumes
Claire Schwartz

Administration-production
Marie Ben Bachir
Caroline Simonin

Communication
Romain Batteux
 

En coréalisation avec Le Colombier, la Cie Babel - Élise Chatauret présente

NOUS NE SOMMES PAS SEULS AU MONDE
Écriture et mise en scène Élise Chatauret
 

Nous ne sommes pas seuls au monde raconte une histoire d'amour entre une femme blanche et un homme noir. Sur scène, plusieurs voix se font entendre. S'invitent dans les songes du couple, les pères et les mères de l'un et de l'autre, les ancêtres, les amis, leur fils métisse. Les parents ressuscités disent les parts manquantes : le retour au pays trente ans après l'exil, les causes de l'absence de tendresse. Leur duo raconte la difficulté de l'altérité, le sentiment d'étrangeté, le regard porté par l'autre et sur l'autre mais malgré tout la possibilité de l'amour.
La pièce interroge en filigrane l'exil, l'identité, la transmission, l'ethnocentrisme, le racisme mais raconte surtout une expérience de marginalité et d'excentrisme, au sens propre du mot. Elle questionne ce que signifie de n'être pas dans la norme, qu'elle soit physique ou linguistique. Elle interroge ce qui, en chacun de nous, est exilé et seul, incompréhensible et muet, ce qui, de notre langue intime et personnelle, a peine à se transmettre.


Rencontre / Élise Chatauret
Ce texte est né d’une rencontre avec une jeune femme d’origine sénégalaise qui m’a fait le cadeau du récit d’une partie de sa vie et de celle de ses parents. Cette jeune femme a grandi à Aulnay-sous-Bois dans la cité des 3000. Son père, ouvrier sur les chantiers, sa mère, femme de ménage dans de grandes entreprises de luxe, ont mené une vie recluse d’immigrés pauvres, reniant, pour le bien de l’intégration de leurs enfants : culture, traditions culinaires, religieuses et surtout leur langue. Cessant de parler, ils cessent alors tout contact physique avec leurs enfants, ils cessent de les prendre dans leurs bras ou tout autre geste de tendresse. Cette jeune femme me raconte avoir grandi avec la sensation vertigineuse de ne jamais se voir quand elle se regardait dans un miroir. On ne la touchait pas, on ne lui parlait pas, alors elle ignorait sa propre existence.

Dans Nous ne sommes pas seuls au monde, par moments, la femme blanche joue l’homme noir et l’homme noir la femme blanche. L’acteur est le possible incarné du multiple en chacun de nous. Nous avons choisi un plateau en bifrontal : le spectateur ne voit qu’une partie du visage de l’acteur, regarde la réalité de biais. Cette perception de côté est une invitation à un déplacement du regard.
Chaque spectacle est pour nous l’occasion d’une redéfinition de la relation au spectateur. Le recours au document, à l’écriture à partir d’un matériau réel, crée un questionnement quant à la relation entre vérité et fiction. Le théâtre que nous cherchons est l’espace de représentation d’identités complexes et gigognes, de pensées plurielles, de sensations. Le théâtre comme tentative de cohabitation de nos identités, façon de questionner notre propre altérité, notre complexité, notre étrangeté à nous-mêmes.

 

Une production de la Compagnie Babel-Elise Chatauret Coproduction : Théâtre des 2 Rives. Avec l'aide à la production de la Drac-Île-de-France et l'aide au compagnonnage de la DRAC-Île-de-France. Avec l'aide d'Arcadi Île-de-France/Dispositif d'accompagnements. Avec le soutien du Centre Culturel Jean Houdremont, du Collectif 12, de la Maison des Métallos, du Centre Dramatique National d'Aubervilliers, du CentQuatre et de la compagnie Les Acharnés-Mohamed Rouabhi.