Saison 2010/2011

Du 25 avril au 8 mai 2011 / CRÉATION FRANCO-MEXICAINE

 

© Pierre Grosbois

 
Avec
Paola Cordova
Laurent Charpentier,
Odille Lauria
Giovanni Ortega
Chloé Rejon
Manuel Ulloa-Colonia

Lumière
Juliette Labbaye

Son
Madame Miniature

Vidéo
Ludovic Rivalan

Marionnettes du film d'animation
Toztli Abril de Dios

Réalisation du film d'animation
Ludovic Rivalan
Alain Kantarjian

Assistanat à la mise en scène
Martha Ordoñez
David Duran

Voix d'Artaud
Nicolas Martel
Marquis de Sade
Antonio Rojas
Garçon Machine
Erik Tepal
 
 
En coréalisation avec Le Colombier, la Cie Le Miroir qui fume présente

TOXIC AZTECA SONGE
de Fabrice Melquiot
Mise en scène Manuel Ulloa-Colonia
L'Arche éditions
 

LA COMPAGNIE LE MIROIR QUI FUME

Le repérage et le questionnement des écritures contemporaines, la diffusion en France d’un nouveau répertoire théâtral mexicain et l’introduction au Mexique des auteurs vivants français sont les principales lignes directrices de la compagnie Le Miroir qui fume. Porteur d’une double culture, Manuel Ulloa-Colonia, metteur en scène de la compagnie, fédère une équipe franco-mexicaine d’artistes-interprètes autour de ses projets. Il cultive en permanence des passerelles entre les deux pays à travers ses mises en scène de textes d’auteurs français au Mexique et vice-versa. De la même manière, il édite en France une collection de théâtre mexicain et il fait circuler ses traductions d’auteurs français, notamment de Philippe Minyana et Fabrice Melquiot, dans le milieu professionnel mexicain.

LA GENESE DE TOXIC AZTECA SONGE

Après la création à Mexico de Ma vie de chandelle, de Fabrice Melquiot, Le Miroir qui fume entreprend actuellement la création du poème dramatique Toxic Azteca Songe, du même auteur. Le projet est né d’une résidence d’écriture au Mexique en août 2007. Au cours de son séjour, Fabrice Melquiot réunit des documents, saisit des matériaux et parcourt avec Manuel Ulloa-Colonia un bout du pays (de Mexico à Ciudad Juarez) afin de nourrir le texte, qu’il achèvera à son retour en France.

PROCESSUS DE CREATION

Toxic Azteca Songe sera créée entre la France et le Mexique, dans le flux et reflux des allers-retours. Une première étape de travail s’est déroulée en France afin de produire une maquette du spectacle. Une deuxième étape a eu lieu au Mexique en avril 2010 avec la création de la version en espagnol du spectacle au Festival Barroquisimo de Puebla et au Teatro El Milagro de Mexico. Au retour en France, nous travaillerons à l’intégration des éléments nouveaux développés au Mexique.

TEXTE ET DRAMATURGIE

Un voyageur qui n’a jamais mis un pied sur un territoire peut saisir intuitivement une partie de l’essence profonde de ce pays et des gens qui l’habitent. Le projet d’écriture repose sur cette proposition. Paroles saisies au vol, graffitis, les « unes » des journaux, textes d’autres auteurs qui sont passés par là, tout devient source et matière d’une restitution sensible du territoire. Toxic Azteca Songe actualise une partie du tourbillon d’expériences, d’images, d’histoires et de légendes qui ont traversé l’auteur pendant son séjour au Mexique. Avec l’univers poétique qui est le sien, il construit un échafaudage baroque où le passé côtoie le présent, où le futur s’annonce sans difficulté entre les lignes ; les fantômes d’hier discutent avec les fantômes d’aujourd’hui.

NOTE D'INTENTION

Le Mexique traverse actuellement une crise de valeurs sans précédents. Le phénomène du trafic de drogues ou la violence extrême contre les femmes (notamment dans la ville frontalière de Ciudad Juárez) sont là pour en témoigner. Sommes-nous, en Europe, concernés par cette situation ? Le fléau du crime organisé autour du trafic des stupéfiants n’est pas exclusif du Mexique. Il s’insère dans un marché mondial soumis à l’offre et la demande, lui-même en rapport avec d’autres problématiques comme l’obsession sécuritaire, les migrations, les délocalisations, le machisme. Partant de l’expérience mexicaine, nous allons aborder ces questions afin d'explorer les passerelles par où ce dont il est question dans le texte puisse faire sens dans le contexte urbain français : un présent interlope, une population internationale et paupérisée, un avenir incertain, riche d’une énergie qui va basculer… où ?

La mise en scène se construira en trois parties distinctes à partir des ruptures proposées par le texte lui-même, ainsi que de l’expérience de notre parcours au Mexique. Chacune des parties fera l’objet d’une prise de direction différente en termes dramaturgiques.

Nous envisageons d’explorer le frottement des langues (français–espagnol) et les articulations de l’image et du son dans le dispositif théâtral. Des interprètes bilingues attaqueront des morceaux entiers du texte en espagnol ou en français à la recherche des passages où l’on puisse construire des discours parallèles avec les séquences vidéo et les incursions sonores. Il sera question de créer des rapports entre théâtre, image vidéo et son pour faire intervenir certains personnages ou atmosphères aux contours flous dans le récit, explorer les articulations où l’image et le son pourraient prendre le dessus de la narration, rechercher des moyens d’insérer des sous-titrages de textes dits en espagnol comme une partie intégrante du spectacle.

Une coproduction du Festival Barroquisimo de Puebla (Mexique), Culturesfrance, L'Ambassade de France au Mexique et Le Miroir qui fume-Théâtre. En Coréalisation avec Le Colombier et la ville d'Aubervilliers.

PARCOURS PUBLIC / ENTRÉE LIBRE

ÉCRIRE LE MEXIQUE AUJOURD'HUI

L’équipe du Miroir qui fume, en présence de Fabrice Melquiot (sous réserve), organise un après-midi consacré aux Tentavives littéraires de rendre compte du Mexique contemporain

Le Mexique subjugue l'écrivain, natif ou non, affirme Phillipe Ollé-Laprune dans son livre Les visiteurs du rêve (La Différence, 2009). En effet, peu d'endroits ont été visités par autant d'artistes. "Tour à tour terre d'asile, lieu suscitant une légitime curiosité, territoire libre permettant tous les excès ou paradis aux vertus magiques imprégnées de savoir ancestral, le Mexique n'a jamais laissé indifférents ces témoins si particuliers que sont les écrivains en voyage". Toxic Azteca songe s'inscrit pleinement dans cette tradition littéraire, mais le pays n'est peut-être plus celui qui s'est offert en leur temps à Artaud, Kérouac ou Burroughs.

En quoi aurait-il changé ?